Le cahier de calcul de Martha date de 1784, et comme il est tout ce qui nous reste de cette période des débuts d'Ackworth, il constitue pour nous une mine de renseignements sur l'éducation des filles, cinq ans après la fondation de l'école. A cette époque, en Angleterre, il était courant que les filles apprennent à lire, mais pas forcément à écrire. Quel besoin, après tout, une fille avait-elle d'écrire? C'était donc une grande innovation qu'à Ackworth - dont les élèves ne venaient pourtant pas de familles aisées - les filles apprennent non seulement à écrire, mais aussi à compter, c'est à dire apprendre l'arithmétique.
Ce premier extrait du cahier de Martha montre ses exercices de comptabilité. Vous noterez que l'écriture utilisée n'est pas une écriture scripte (en caractères d'imprimerie) comme celle que l'on retrouve sur les marquoirs, mais une écriture cursive (que l'on appelle d'ailleurs "anglaise"). On retrouve les modèles de ces caractères dans le livre de calligraphie de Georges Bickham (1684-1758) Universal Penmanship publié en 1733.
Il est amusant de constater que les noms d'acheteurs que Martha utilise sont ceux de ses camarades, notamment les noms des fillettes qui comme elle étaient originaires du sud de l'Angleterre (Martha venait de Hays près de Bromley et fréquenta Ackworth de 1783 à 1785). Etonnamment, l'enseignement s'appuie sur la vie des fillettes.
Observez maintenant cette page de multiplications.
Remarquez la décoration calligraphique qui court tout au centre de la page. Regardez les chiffres. Qu'y découvrez-vous de particulier / de remarquable? Je vous laisse le touver tout(es) seul(es) pour le moment. Nous y reviendrons demain.
Jacqueline Holdsworth
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