vendredi 26 juin 2009

... Et comment revint Hannah Westcombe

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On pourrait penser qu'une épreuve de ce genre est suffisante pour le coeur d'une timide femme, mais suite à tout cela, d'autres marquoirs furent mis en vente dans une nouvelle enchère. Cette fois, le marquoir était un délicat abécédaire de l'école d'Ackworth, dont la provenance était authentifiée. En fait, nous connaissions déjà son existence, puisque son propriétaire nous avait contactés lorsqu'il avait été dit que nous allions écrire un livre. Par bonheur, j'avais prévu un voyage à Paris pour assister à l'Aiguille en Fête. Cette fois, ce serait moi qui serais au bout du fil pour enchérir, et à nouveau, je me sentais nerveuse, parce que je n'avais jamais enchéri par téléphone - et parce que cette fois mon plafond d'enchères se limitait à tout juste 3.000£, somme qui me semblait insuffisante. J'attendais à la réception de l'hôtel, un endroit calme et paisible, pour rassembler mes idées, et recevoir les instructions sur mon téléphone portable. Je savais que le téléphone pouvait sonner à tout moment, et je pouvais entendre mon coeur battre. C'est alors que toute une famille nombreuse d'Irlandais bavards fit irruption et décida de me tenir compagnie, puis quand nous eûmes épuisé tous les sujets de conversation, eh bien, que Dieu me bénisse, mais ils se mirent à chanter pour me réconforter. Est-ce que j'avais raté la sonnerie de mon portable pendant cet intermède musical, et manqué l'enchère? Je n'en avais aucune idée. Je me cramponnais à mes dernières bribes d'espoir en me répétant mon petit mantra de Julienne de Norwich (mystique anglaise du 14è siècle, NDLT) "Tout finira bien, et tout finira bien, et toutes choses finiront bien". A ce moment là, des hommes apparurent avec un grand rouleau de moquette, et sortant des marteaux, se mirent à...., eh bien disons, à cogner....avec exubérance!!!
C'est alors que retentit mon téléphone. Je me précipitai à l'extérieur, sous la pluie et dans la rue bruyante, pour échapper à ce vacarme. Bouchant mon oreille de mon doigt, j'entendis que l'enchère se tenait à 2.900£. J'eus l'impression que mon coeur s'écrasait sur le trottoir. Le commissaire priseur me demanda à nouveau si je montais jusqu'à 3.000£. Je dis "Oui". C'était vraiment le chant du cygne. Dans ma tête, j'étais déjà en train de remballer mon téléphone et mon coeur. Mais ce fut tout. L'enchère s'arrêta là. Cela me parut aussi incroyable alors que cela me semble encore aujourd'hui. Qu'avait-il bien pu se produire dans la salle jusqu'à ce moment précis, et pourquoi l'enchère s'arrêta-t-elle si rapidement? "Mes félicitations" dit le commissaire priseur.

Il y a maintenant 5 marquoirs qui sont retournés à Ackworth, et d'autres encore ont été promis à l'école.

Jacqueline Holdsworth

6 commentaires:

  1. Merci pour ce récit.
    La scène est parfaitement imaginable.
    Congratulations Jacqueline !
    Merci Paule pour la traduction :-)

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  2. Merci de nous faire partager ces moments d'émotion.

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  3. Merci Paule,
    Tous ces récits sur l'aventure de ces marquoirs me font vibrer.
    merci de traduire, car je ne parle pas l'anglais ou si peu, grâce à toi je vis une aventure formidable.

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  4. je bois ces mots tel du petit lait un vrai bout de bonheur connaitre leurs histoires, leurs retours cela leur donne une toute autre dimension.
    encore merci de nous le faire partager.
    ktia

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  5. Merci Paule M, je lis avec délice.
    "Il y a maintenant 5 marquoirs qui sont retournés à Ackworth, et d'autres encore ont été promis à l'école."
    Toutefois je ne vois que 4 images, et je n'en compte que 3 dans l'épopée des enchères. Vivement la suite.

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