mardi 30 juin 2009

Et mon coup de coeur du jour....

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.... C'est la Mary de Lou!
Toile Gander écrue teinte au café et DMC 317.

Sobriété et élégance, cela mérite bien une petite récompense à mon retour!!!


... Et les grandes soeurs

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Zaza Bond :



qui précède toujours d'une courte tête Anneleelou :



et VéroniqueR, qui en profite pour se présenter :



Je m’appelle Véronique, j’ai 40 ans et des poussières et j’habite en Suisse.

Cela fait plus de 25 ans que je brode, toujours avec la même « gourmandise ». Je ne sais d’où me vient cette passion. Je n’ai ni maman, ni grand-maman, ni tante, ni voisine ou connaissance pour m’avoir transmis le « virus ». La grille d’un magnifique abécédaire bleu m’est « tombée dessus » à l’âge de 15 ans et depuis je n’ai plus arrêté. Je brode principalement des abécédaires, des samplers, des quakers.

Je partage mon temps entre ma famille, un job à 50% et 3 passions « dévorantes » : le point compté, le scrapbooking et le jardinage. Inutile de dire que mes journées sont bien remplies et que tout cela me procure beaucoup de bonheur.

Je n’ai pas eu la moindre hésitation lorsque j’ai découvert ce sal : il me fallait broder ce Quaker ! J’ai choisi pour « Mary Wigham » une dominante de bleus et bruns, les mêmes bleus que ceux que j’utilise pour broder les petits motifs qui orneront ma casse d’imprimeur, autre grand projet « brodesque » de 2009.

Merci à Jacqueline d’avoir mis à notre disposition une si belle grille et merci à Paule pour ce magnifique blog en français.


lundi 29 juin 2009

Les petites nouvelles

Donatella nous présente sa première partie



et Monique 28 vient de nous rejoindre



Merci à vous!!!

Pour le moment, je ne suis pas chez moi, et n'ai pas de connection internet. Je tente d'assurer le suivi du courrier, mais ne m'en veuillez pas si je suis un peu ralentie ces temps-ci, (je squatte chez un clown qui fait des frites - je ne donnerai pas son nom car je ne veux pas lui faire de pub, parce que vraiment, ça ne sent pas bon), mais admirez mon dévouement!!!

Ces mystérieux Gages d'Amour (1ère partie)

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Pendant que vous lisez ceci, un certain nombre de chercheurs, de part et d'autre de l'Atlantique, passent au crible des centaines et des centaines d'images de marquoirs, en tentant de résoudre un mystère de longue date. Il se peut que vous puissiez les aider.

Il fut un temps, il y a 200 ans, où il n'y avait aucun mystère. Pour les jeunes filles, toutes vêtues de coiffes blanches et de tabliers à carreaux, passant leurs précieux moments de liberté en silence ou en conversations agréables, rien n'aurait pu être moins mystérieux. Elles brodaient leurs marquoirs, tout simplement. De temps en temps, peut-être à la fin d'une aiguillée, elles auraient levé le nez, et admiré leur ouvrage, ou celui de la camarade assise à côté d'elles, et elles auraient vu ces motifs banals, les mêmes qu'il y avait sur tous les autres marquoirs que les filles de leur "famille" brodaient.

S'il y avait là un mystère, c'est que pendant un moment elles avaient oublié le froid qui descendait des landes du nord, au-delà des limites des murs de l'école qui les enfermaient; oublié aussi le goût aigre du maigre ragoût de mouton appelé "la soupe du matelot" servi au dîner (même si un vide douloureux dans leur estomac contredisait le fait qu'elles venaient de manger).

Ces filles quaker de l'école d'Ackworth étaient contentes d'être débarrassées de l'ennuyeuse et monotone obligation de coudre des ourlets sans fin sur les innombrables draps nécessaires aux pensionnaires de l'école - "leur famille". Quand par hasard il n'y avait plus de draps à ourler, il y avait encore les habits des garçons à repriser, troués ou déchirés dans quelque sauvage reconstitution de la guerre de Troie, et quand tout cela était achevé, il restait encore une commande de draps de bébés à terminer pour une voisine du village.

Maintenant, enfin, en travaillant sur leurs marquoirs, les filles pouvaient broder pour leur plaisir. Elles avaient la possibilité de choisir des motifs qui leur plaisaient, et les soies les plus vives : roses, mauves, jaunes, vert pré et bleues. Comment elles pouvaient se procurer ces soies colorées avec le sou d'argent de poche qu'elles recevaient par semaine est l'objet de conjectures. Peut-être que ces soies étaient des cadeaux envoyés de chez elles par une mère aimante qui s'ennuyait de sa fille - car elles ne pouvaient voir leurs filles pendant les trois ou quatre ans durant lesquels elles étaient au loin, à l'école. Mais pourtant à cette époque, les familles des fillettes étaient considérées comme "ne vivant pas dans l'abondance". Peut-être alors que les soies provenaient de dons philanthropiques des "Amis" (nom que se donnaient les quakers entre eux, NDLT) plus fortunés. Ou bien, les filles, suivant en cela le modèle des Sociétés de Prévoyance des Quakers, avaient peut-être mis en commun leur argent de poche pour acheter des soies qu'elles se partageaient.

Y avait-il une maîtresse de couture assise au-milieu d'elles, contente elle aussi de prendre un peu de loisir loin des contraintes de la couture ordinaire. Est-ce que les fillettes lui montraient leurs marquoirs, lui demandaient son avis à propos du dessin ou du choix des couleurs, ou même recopiaient un nouveau motif d'après son marquoir? Une des choses que nous pouvons dire en examinant les ouvrages conservés à Ackworth, c'est que mes motifs et les modèles étaient rarement recopiés avec exactitude. Il y a habituellement des changements dans le comptage des points, ou des variations dans de petits éléments du dessin, ce qui fait que chaque motif est différent des autres, même si à première vue, ils peuvent sembler identiques.

Les fillettes devaient probablement avoir donné des noms aux motifs, pour les distinguer les uns des autres dans la conversation.
- "Qu'est-ce que tu vas broder, après?" a dû demander une gamine a une autre.
- "Le Champ de Blé", "la Passiflore" ou "Les Tourterelles" a pu être la réponse.
Nous n'avons plus aucun moyen de le savoir maintenant, parce qu'à notre connaissance, ces noms n'ont jamais été consignés. Mais dans les sociétés où les motifs de broderie et de tricot sont encore transmis de génération en génération, ils portent des noms, afin qu'on puisse en parler et les visualiser avec plus de facilité.

On peut seulement deviner si une signification morale ou un symbolisme religieux est attaché à ces motifs, ce qui en aurait fait un système d'enseignement en eux-même. Et si ces motifs sont symboliques, alors que signifient-ils? L'écureuil et le gland se retrouvent dans le Manuel de la Femme Pratique - un livre de lectures. Le message d'après le livre est de ne jamais laisser la nourriture au hasard, mais de faire des provisions pour les temps de vaches maigres. Le cygne glissant sur le lac est mentionné dans les fables d'Esope, un livre présent lui-aussi à l'école, et symbolise l'imbrication de la vie et de la mort. Il y a aussi cette couronne de feuilles enserrant les mots "Un Gage d'Amour" ("A Token of Love"). Un gage d'amour pour qui? Un père? Un frère? Quelqu'un de malade? Quelqu'un d'emprisonné? En fait, on pense qu'il s'agissait d'une sorte de chaîne, portant témoignage de l'amour divin, qu'on se transmettait d'"ami" à "ami".

Jacqueline Holdsworth

(et illustrations "maison")

A suivre......


samedi 27 juin 2009

Et de 3 !

Jacqueline (Brodeuse du Château)



Superbe! (je sais, je manque de vocabulaire, mais je les adore toutes!!!)

Une nuit à l'Opéra

Vous vous souvenez, j'espère, de notre Invitée d'Honneur, Tchiérisu-San, qui vit en France, et vient du Japon, et qui nous a salués il y a quelques temps déjà, en s'excusant d'être inscrite sur le SAL japonais de Saho, mais en proposant de nous rendre visite de temps à autre.

Aujourd'hui, elle m'a fait parvenir des photos qu'elle a prises à Paris où elle a eu l'occasion d'accompagner sa maman qui aime se rendre à l'Opéra lorsqu'elle vient en France. Voici donc ces étonnants clichés :
























vendredi 26 juin 2009

Petite info


Lundi soir, il y a eu tant de connections sur le site de Needleprint, que le serveur a sauté! Et comme Jacqueline n'est pas chez elle, elle peut continuer à poster de nouveaux messages, mais n'a pas accès aux fichiers qui lui permettraient de réparer sa connection. C'est la raison pour laquelle on ne peut plus accéder aux galeries, ni télécharger quoi que ce soit. Elle vous remercie de bien vouloir patienter....

... Et comment revint Hannah Westcombe

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On pourrait penser qu'une épreuve de ce genre est suffisante pour le coeur d'une timide femme, mais suite à tout cela, d'autres marquoirs furent mis en vente dans une nouvelle enchère. Cette fois, le marquoir était un délicat abécédaire de l'école d'Ackworth, dont la provenance était authentifiée. En fait, nous connaissions déjà son existence, puisque son propriétaire nous avait contactés lorsqu'il avait été dit que nous allions écrire un livre. Par bonheur, j'avais prévu un voyage à Paris pour assister à l'Aiguille en Fête. Cette fois, ce serait moi qui serais au bout du fil pour enchérir, et à nouveau, je me sentais nerveuse, parce que je n'avais jamais enchéri par téléphone - et parce que cette fois mon plafond d'enchères se limitait à tout juste 3.000£, somme qui me semblait insuffisante. J'attendais à la réception de l'hôtel, un endroit calme et paisible, pour rassembler mes idées, et recevoir les instructions sur mon téléphone portable. Je savais que le téléphone pouvait sonner à tout moment, et je pouvais entendre mon coeur battre. C'est alors que toute une famille nombreuse d'Irlandais bavards fit irruption et décida de me tenir compagnie, puis quand nous eûmes épuisé tous les sujets de conversation, eh bien, que Dieu me bénisse, mais ils se mirent à chanter pour me réconforter. Est-ce que j'avais raté la sonnerie de mon portable pendant cet intermède musical, et manqué l'enchère? Je n'en avais aucune idée. Je me cramponnais à mes dernières bribes d'espoir en me répétant mon petit mantra de Julienne de Norwich (mystique anglaise du 14è siècle, NDLT) "Tout finira bien, et tout finira bien, et toutes choses finiront bien". A ce moment là, des hommes apparurent avec un grand rouleau de moquette, et sortant des marteaux, se mirent à...., eh bien disons, à cogner....avec exubérance!!!
C'est alors que retentit mon téléphone. Je me précipitai à l'extérieur, sous la pluie et dans la rue bruyante, pour échapper à ce vacarme. Bouchant mon oreille de mon doigt, j'entendis que l'enchère se tenait à 2.900£. J'eus l'impression que mon coeur s'écrasait sur le trottoir. Le commissaire priseur me demanda à nouveau si je montais jusqu'à 3.000£. Je dis "Oui". C'était vraiment le chant du cygne. Dans ma tête, j'étais déjà en train de remballer mon téléphone et mon coeur. Mais ce fut tout. L'enchère s'arrêta là. Cela me parut aussi incroyable alors que cela me semble encore aujourd'hui. Qu'avait-il bien pu se produire dans la salle jusqu'à ce moment précis, et pourquoi l'enchère s'arrêta-t-elle si rapidement? "Mes félicitations" dit le commissaire priseur.

Il y a maintenant 5 marquoirs qui sont retournés à Ackworth, et d'autres encore ont été promis à l'école.

Jacqueline Holdsworth

Les belles du jour.... pour la postérité

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Pomme, sur une étamine 10 fils,



Et VirgineL, en 1 x 1 sur une toile 12 fils teinte par ses soins.






J'espère que vous êtes fier(e)s de votre travail en cours, et avec raison -vous ne vous êtes pas embarqué(e)s dans une petite fantaisie ou dans une pièce insignifiante, ceci est quelque chose de tout à fait extraordinaire, que vous avez vraiment fait vôtre.

Pendant que vous brodez, pourquoi ne pas composer une notice biographique en deux pages, que vous joindrez à votre marquoir. La plupart d'entre vous avez déjà pris des photos de votre travail en cours et des endroits où vous brodez. Mettez-les avec votre notice, et accrochez-les au dos de votre marquoir quand il sera encadré. La postérité voudra en savoir plus sur vous que vous ne pouvez vous l'imaginer!

Jacqueline Holdsworth

jeudi 25 juin 2009

EX AEQUO!!!

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Enfin pas vraiment, parce que Zaza m'a envoyé la sienne la toute toute première. Je sais, vous pensez tous qu'elle n'a aucun mérite, puisqu'elle brode pendant son temps de travail (je n'en dirai pas plus)!
Admirez malgré tout :



Anneleelou m'a adressé la sienne un peu plus tard. Mais comme elle a failli priver sa fille de sortie hier et d'anniversaire aujourd'hui, tout ça pour avoir le temps de broder, et dans l'espoir de finir la première, je pense qu'il est grand temps d'arrêter de faire souffrir une enfant innocente.
Voici donc l'oeuvre de cette mère indigne.



Je sais, l'exemple est déplorable !!

Bringing Home The Moon

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" Mission impossible!" tel fut le verdict de mon mari. Allongé à plat ventre sur la table en chêne de la salle à manger, il était normal qu'il ne soit pas vraiment enthousiaste pour quoi que ce soit d'un peu énergique. Richard s'était fait un tour de rein le dimanche précédent, en sortant de la voiture une boîte de mes "machins". C'était la même voiture qui s'était, cette semaine, fait heurter par un cerf, et était maintenant en réparations au garage. Il était évident que ni lui ni la voiture n'iraient plus loin. Ne restait plus que moi!

En deux jours, je devais faire un voyage aller-retour de plus de 900 km. Je sais bien que les américains font cela régulièrement avant le petit déjeuner - mais moi, je suis anglaise, et un périple de 300 km dans une journée est pour nous la limite extrême, merci bien! Avec aussi peu de temps pour tout préparer, je m'étais surpassée. J'avais retenu une chambre pour la nuit, et mon ticket de train pour le retour. Tout ce qu'il me restait à faire, c'était de me rendre là où je devais aller, mais cela se révélait problématique : les tarifs de train avaient quadruplé pendant le temps de mon déjeuner (c'est ce qui arrive en Angleterre) alors qu'il me fallait absolument me montrer aussi économe que possible car, pensai-je, on ne peut jamais savoir à quel moment on aura un impérieux besoin d'argent.

C'est donc ainsi que je me retrouvai, incapable de dormir, dans un lit étroit au fin fond d'un petit village du nord Yorkshire, après un voyage de dix heures en deux trains et trois bus. Je me faisais du souci pour Richard, et me demandais comment les choses allaient se passer le lendemain, tout cela pendant que les radiateurs cognaient. Vers le matin il y eut le cri d'un courlis pour me rappeler, au cas où je l'aurais oublié, où j'étais, et le fus submergée par cette terrible angoisse que l'on ressent, au petit matin juste avant l'aube, au moment où le moral est au plus bas, et qu'on sait où l'on est, mais plus vraiment ce qu'on est venu y faire.

Qu'est-ce-que je faisais là? Je vais vous le dire. Une petite salle des ventes dans un petit village du nord avait téléphoné à l'intendant de l'école d'Ackworth pour lui demander s'il pouvait authentifier une pièce brodée datée de 1791, sur laquelle figurait le nom de l'école. Il avait demandé une photo de l'ouvrage, et me l'avait envoyée. Vous avez raison - c'était un marquoir. En fait, la salle des ventes avait trouvé un autre lot qui ressemblait au précédent, et lui en avait aussi envoyé une photo. Ce marquoir ne portait pas le nom d'Ackworth, mais ressemblait comme un frère au marquoir qu'avait possédé Beatrix Potter. L'estimation pour les deux était de 60 à 80£, mais le maître priseur pensait qu'ils pouvaient monter jusqu'à 150£ dans un bon jour. Etant moi-même originaire du Yorkshire, je savais que la région possède son compte d'hommes d'affaires rusés, et cela m'inquiétait. Je pensais donc qu'il ne fallait pas laisser les enchères au hasard. Je discutai tactique avec l'intendant. Il me dit qu'il pouvait parier jusqu'à un maximum de 550£ par téléphone. Il était optimiste. Pas moi. Et c'est pourquoi, au petit jour, j'étais tremblante de froid et d'énervement.

De bonne heure, je me dirigeai vers la salle des ventes pour jeter moi-même un coup d'oeil aux marquoirs. Il existe très peu de marquoirs à médaillons non encadrés, mais ces deux-là ne l'étaient pas, et la broderie était très fine. Le marquoir d'Ackworth avait été brodé par S. Moon, qui apparaît en tant que Sarah Moone dans les registres de l'école. Personne ne faisait vraiment attention à l'orthographe des noms à l'époque, pas même les registres de l'état civil. Ce qui comptait était plus la manière dont votre nom était prononcé que celle dont il était écrit. Je savais, d'après les registres de l'école, que Sarah venait d'Esher, dans le Surrey et avait fréquenté l'école entre 1789 et 1793. Je découvris un marquoir polychrome abondamment garni de médaillons joyeux, colorés, et je repris courage. "Je vais te ramener à la maison, Sarah Moon, chez toi, murmurai-je. Je savais aussi qu'elle ne reviendrait pas toute seule, l'autre Quaker serait son compagnon.

Je ne peux pas dire grand'chose de la vente aux enchères. L'allure du commissaire priseur était telle qu'il expédiait trois lots par minute. Il y avait trois enchérisseurs par téléphone en plus des personnes présentes dans la salle. Je gardais mon carton en l'air tout du long, et je me souviens du son haletant de ma respiration, comme le va-et-vient de la marée sur une plage de galet. Et puis finalement, l'enchère prit fin, les téléphones furent reposés, quelqu'un me demanda de crier mon numéro. Et tout ça, c'était juste pour le premier marquoir quaker - pas celui d'Ackworth, qui serait le prochain lot. L'atmosphère de la salle était maintenant devenue électrique. Les gens avaient cessé d'aller et venir. Tout était extraordinairement silencieux. A nouveau, les téléphones furent saisis, et l'enchère commença. A un moment, il sembla que tout s'arrêtait, et il y eut un grand soupir, qui se transforma pratiquement en plainte de désarroi lorsque les enchères reprirent. Peut-être que ce que j'entendais n'était que mon souffle, mais je gardai mon carton levé, et après bien plus longtemps que cela ne semblait possible, je fus enfin certaine que Sarah allait rentrer à la maison.

Je sortis tout de suite après l'enchère. Des gens vinrent me demander si ces chiffons avaient quelque chose de spécial. J'essayai de leur expliquer que oui. Je leur parlai de l'école, et des petites filles quaker qui brodaient là-bas, pendant qu'une révolution renversait la monarchie en France, pendant que les soldats et les marins anglais se battaient au loin, pendant que la nourriture était rare, et que les cours du blé appauvrissaient les communautés. Ils me demandèrent ce que j'allais faire du marquoir. "Il va retourner chez lui, à l'école, là où il y a tout un environnement dans lequel il pourra être étudié, et compris" leur expliquai-je.


Voilà comment j'ai rapporté S. Moon à la maison (jeu de mots intraduisible, Moon étant le nom de Sarah, mais signifiant aussi la lune - comme dans demander la lune - et l'expression bringing home the Moon évoquant aussi une chanson de Janis Joplin! NDLT)

Le vrai héros de cette histoire est mon mari dont la voix resta ferme pendant que je lui expliquai par téléphone depuis la salle des ventes qu'il devait demander à la banque de débloquer 13.000£ pour payer les marquoirs....

Jacqueline Holdsworth

........ à suivre

Les photos représentent le marquoir dit "de Beatrix Potter", qui est brodé tout en rouge; le marquoir que Jacqueline a baptisé "le compagnon de Beatrix Potter", dont elle parle dans son article, et qui est brodé en noir. Tous deux n'ont probablement pas été réalisés à Ackworth, mais dans une autre école quaker. Enfin, Sarah Moon.

mercredi 24 juin 2009

Mary 2, troisième!


Tout le monde s'arrache Isa C depuis qu'elle a servi d'annonce au quatrième téléchargement, et que tout le monde aux USA veut connaître la liste des fils qu'elle utilise, et l'implore de répondre. Elle a même ses groupies qui lui envoient leur adresse...
Eh bien cela ne lui suffit pas!
Elle veut nous étonner davantage encore, avec sa seconde partie brodée en 5 jours seulement!



Le premier tiers terminé gagne un prix!


Je ne suis pas très forte en langues.....


mais roja, ça veut vraiment dire bleu???


Je m'appelle Dominique (alias Fresita Roja), je suis expatriée au Vénézuela depuis 10 ans.
J'ai commencé mes premières broderies il y a 5 ans environ et depuis je n'ai pas arrêté.

Je suis autodidacte en point compté et c’est grâce aux blogs des croixpinettes que j’ai appris.

Pour cette magnifique grille de Mary Wigham, je vais décliner sur ma toile une gamme de bleus (DMC 3811, 827, 823,322,930, 794 etc…). Pour la toile, hélas dans mon pays d’adoption on ne trouve que de l’Aïda (beige pour ce SAL) - désolée pour les puristes - je n’ai pas trouvé de lin. J’ai déjà bien avancé sur le premier objectif et je continue.

Bonnes petites XXXX à toutes, je vous envoie plein de soleil tropical

Un bonjour de Belgique


Enila/Aline ne devait commencer qu'en juillet, mais elle a un peu flanché, et la voici devant vous! Comme elle ne recule devant rien, elle nous montre aussi que si sa toile est bleue, sa main est verte. Admirez ses lieux favoris.
Si vous avez du temps (mais alors beaucoup de temps, il y a tant à y voir!) vous pouvez aller jeter un oeil du côté de sa galerie




J'ai 53 ans jusqu'en novembre ...,

Je brode depuis mon enfance, et avec le temps, la broderie est devenue ma principale distraction ...
J'habite Bruxelles, et je joins deux photos, une extérieure, une intérieure, ..... deux endroits de broderies en fonction du temps ....
Je collectionne les ciseaux de brodeuses, et j'aime offrir des petits présents brodés autour de moi .....
Bientôt en vacances (en juillet), j'emmène Mary Wigham dans mon camping-car ..... à mon retour je vous enverrai une nouvelle photo de mon avancée.

mardi 23 juin 2009

Paulette, notre poétesse botaniste


Vous avez déjà pu apprécier le magnifique lys qu'elle nous avait envoyé, si frêle et pourtant si fier.
Voici la présentation de Paulette....


Hier matin, Dimanche, je suis revenue pendant 3h, sur les pentes du Puy de Vichatel, voir l'avancée de "mes lys". Je dis en plaisantant que c'est mon jardin...
Il y en a des centaines en ce moment : les voici, hier, dans leur habitat naturel.
Il arrive que le poids fasse courber la tige. En se couchant et se contorsionnant, il arrive qu'ils se découpent sur le ciel comme lundi dernier (15 juin)
J'aime leurs couleurs, la finesse des taches.. Ah, si j'étais MTSA, je broderais des lys... mais je suis moi, j'assume et rien ne m'interdit de rêver...


Et encore....

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Deudeu nous propose cette petite merveille toute de douceur dégradée....

La robe de Marie.....


.... est bleue, chacun le sait!
C'est ce qu'a dû se dire Dominique, alias Fresita Roja, qui entre dans l'hiver, et dort probablement en ce moment, puisque s'il est dix heures ici, il n'est encore que trois heures 1/2 du matin, tout là-bas au Venezuela.
Vous souhaitez voyager, vous changer un peu les idées? Allez donc faire un tour sur son blog, le dépaysement est garanti!
en attendant, voici donc Mary, en version de ciel....




lundi 22 juin 2009

Mary en gros plan

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Comme nous les prenons pour modèles, nous pensons parfois que nos sujets sont parfaits et réguliers, et pendant que vous brodez, je suis certaine que vous vous demandez si votre niveau en broderie est à la hauteur. En recherchant quelques vieux clichés, je suis tombée sur ce gros plan de Mary Wigham et je pense que vous aimerez l'étudier. Cliquez sur l'image pour l'afficher en plein écran. (les couleurs de la photo ne sont pas bonnes, et j'ai du la surexposer afin que les détails soient plus visibles, ne vous souciez donc pas des couleurs). Mais vous pouvez probablement vous rendre également compte à quel point reproduire ces marquoirs est long et complexe!

Jacqueline Holdsworth

Nadine d'Arras


J'habite une jolie ville du Pas-de-Calais d'où mon pseudo "Nadine d'Arras".

J'ai 62 ans et je pratique le point compté depuis plus de cinq ans avec passion, pas une soirée sans xxx. J’aime les rencontres de brodeuses et papoter sur mon blog.

J’ai participé à plusieurs SAL avec plaisir, j’aime l’émulation que cela apporte.

Bien qu’ayant trop d’encours, je n’ai pu résister à ce magnifique "Mary Wigham". Je le brode avec les DMC dans les couleurs préconisées. Je raffole de tous les quakers en général.

Exceptionnellement, je ne respecterai pas l’objectif hebdomadaire mais je transmettrai régulièrement la photo de ma progression.

Je brode assise à la table avec, près de moi, le panier de mes encours.

Je remercie Jacqueline d’avoir mis ce quaker à notre disposition et Paule de nous rassembler avec dynamisme.



La moisson de ce week-end


Voici une petite provision de nouvelles photos pour vous faire patienter, je ne suis pas trop disponible en ce moment, mais je vous avais préparé la traduction d'un long article de Jacqueline, vendredi soir, pour le publier en feuilleton, et.... pas de chance, une fausse manip, et de tout l'article ne m'est resté que le mot "en", que je vous demande de bien méditer, parce que c'est le résultat de quatre bonnes heures passées devant l'écran!!

Voici donc la Mary de Nadine d'Arras :





Celle de Chuki :




(belle palette de couleurs, ne trouvez-vous pas?)

Et maintenant, les secondes parties : - d'Anneleelou



- et de Jacqueline, notre brodeuse du château, qui sait si bien mettre en scène ses photos! (allez faire un petit tour du côté de son blog!)




Quelles merveilles! Bravo à vous toutes!



vendredi 19 juin 2009

Mesdames, un peu de tenue...

.... rangez les charentaises, allez vous refaire une beauté, je ne veux plus un cheveu de travers....et puis modérez un peu votre langage :

nous avons un homme parmi nous

Vous l'avez peut-être déjà remarqué, il a semé des commentaires un peu partout!!!

Bienvenue à lui, donc! Je ne sais plus qui se demandait comment on faisait pour gagner un lot sur ce blog.... Eh bien lui, en tant qu'homme, il vient d'en mériter un. C'est pourtant pas compliqué! L'artitraitre, ma pauvre, rien que l'arbitraire!

Triste nouvelle



Marc Davis s'est éteint hier chez lui paisiblement.
Il était le créateur de Needlemania Designs et peut-être connaissez-vous ses grilles.
Voici la dernière, qu'il avait appelée "Moments Paisibles".

La fournée du jour....

Nous restons dans les harmonies bleus et marrons avec IsaC....




Pas mal, pas mal,cette petite touche de rose poudré, qu'en pensez-vous?

Elle aussi a accepté de jouer le jeu de la présentation :

C’est la première fois que je participe à un S A L , ainsi que mon premier Quaker. Que de premières fois ! Et je suis vraiment heureuse de commencer cette nouvelle aventure avec vous toutes. D’ici et d’ailleurs !

J’habite le Carcassonnais, une région magnifique avec sa citée médiévale et ses vignobles !

Cela fait une dizaine d’année que j’ai pris le virus des petites croix, un pur bonheur. Une maladie dont je ne veux pas guérir !!! Mes trois enfants me demandent souvent si je n’ai pas perdu la tête lorsque je m’extasie devant mes trésors. Mais ce qui me rassure et me ravit en même temps, c’est qu’ils aiment ce que je fais et me passent commande tout comme mon Cher et tendre.

Le magnifique Quaker de Mary Wighan va m’accompagner chaque jour pendant quelques semaines ! Car je ne passe jamais une journée sans petites croix !

Merci à Jacqueline et Paule de m’avoir permis de participer à ce beau voyage !



Question de technique


On vient de me poser deux intéressantes questions à propos de la manière dont les fillettes d'Ackworth brodaient. Piquaient-elles leur aiguille, dessus, puis dessous, ou glissaient-elles leur aiguille (comme lorsque l'on coud)? Utilisaient-elles des tambours ou des métiers à broder, ou alors brodaient-elle en tenant leur toile?
(Vous ne pouvez imaginer comme tout ceci est difficile à retranscrire en français, nous n'avons pas de termes précis, alors que l'anglais possède tout un vocabulaire technique de la broderie NDLT).

Je dois répondre que je n'en sais rien. Exception faite de leurs marquoirs, ces fillettes ont à peine laissé une trace. Il y a des documents de l'école con
cernant les garçons, mais rien sur les filles. On possède des récits écrits par les élèves garçons devenus adultes, mais les femmes de cette époque sont en général silencieuses. Tout ce que je sais, c'est qu'il y avait peu de mobilier dans les premiers temps d'Ackworth, et donc probablement rien qui ressemble à des métiers à broder, mais il est possible qu'elles aient utilisé des petits tambours, comme celui que Jacqueline nous montre sur sa photo, et qui devaient être nécessaires, je pense, pour tendre d'autre marquoirs brodés par les filles - ces fins marquoirs de reprises.
Observez bien le coin de la photo de Jacqueline- Brodez-vous sur une toile ancienne, Jacqueline?

Jacqueline Holdsworth.

Crédit photo : Fitzwilliam musem - Cambridge

jeudi 18 juin 2009

Pour rester dans les couleurs....


Je sais que nombre d'entre vous sont surprises des couleurs vives utilisées dans les marquoirs quakers d'Ackworth - parfois elles détonnent, et ne correspondent pas du tout aux idées que nous avons de ce que devraient être des couleurs "quaker"!
Il est évident que les petites s'amusaient tout simplement avec les couleurs ....dès qu'elles pouvaient en trouver. Il ne fait aucun doute que les couleurs que vous employez auraient déclenché un véritable engouement parmi les élèves à Ackworth!!!
Il est vrai qu'il y a
dans la collection d'Ackworth, un certain nombre de monochromes qui sont vert bouteille ou bleu foncé. On a pensé tout d'abord que ces pièces, brodées sur une toile plus grossière, avaient pu servi de modèles, à partir desquels les élèves, qui brodaient les polychromes sur une toile plus fine, auraient emptunté leurs motifs.
C'est pour cela que j'ai relevé tous les motifs qui figurent sur les marquoirs d'Ackworth, pour vérifier si on pouvait établir une relation entre eux. Et après tout ce travail, la réponse a été....non!

En effet, nombre de monochromes sont largement postérieurs aux flamboyants marquoirs polychromes. (à gauche Ann Grimshaw 1818, à droite Lydia Trump 1795)

Mais au moins nous possédons maintenant un répertoire des motifs - une centaine environ - maintenant épuisé, mais toujours disponible en téléchargement sur le site de Needleprint.


Jacqueline Holdsworth

Suite de notre galerie de Mary

Chantal, qui vit dans le Languedoc-Roussillon :




Et Véronique R, qui nous accompagne depuis la Suisse :




Ces dames ont promis de se présenter très vite, mais je n'ai pu résister au plaisir de vous montrer leur oeuvre sans attendre....

Huummm, la palette bleu/marron est en passe de faire des ravages !!!


Le parfum de la Dame en Noir


Voici ce matin une interprétation tout à fait dramatique de Mary, réalisée par Cathy qui, dans la foulée, se présente à vous.




Comment vous dire que je suis très fière et heureuse de partager ce beau projet avec des brodeuses je suppose du monde entier: savoir que l'oeuvre de Mary va perdurer me ravit +++++.

Je vis en Normandie depuis presque 6 ans mais c'est à Bordeaux avec des brodeuses super sympas que j'ai découvert les petites croix : mes préférences vont toujours vers le monochrome rouge, les abc, les anges, les quakers et samplers et tout ce qui caractérise le monde de la brodeuse. Je partage cette passion au grès de mes emménagements dans diverses régions de France et j'adore raconter que pendant plus de 10 ans j'ai cumulé deux super fonctions : mère au foyer et brodeuse....Dans l'inconscient collectif la broderie est souvent ramenée à une activité desuette : donc on m'imagine surement un peu neurasthénique la tête dans mon tambour.....

Pas du tout : cette passion des petites croix m'a fait voyager (en Autriche j'ai rencontré des brodeuses talentueuses et raffinées) et virtuellement aussi : l'an passé j'ai fait un bel échange avec Joei de Singapour!

Mon blog permet à ma famille et à mes amies de voir où j'en suis coté broderie : .

Pour le SAL Mary Wigham j'ai déjà reçu les félicitations des 3 hommes qui composent mon foyer car ils adorent les grands projets broduresques.

Ce matin par exemple je me suis levée très tôt pour être avec Mary ( Wigham) et vraiment je suis ravie de m'être inscrite dans ce beau projet de tranmission.

Je remercie donc Jacqueline et Paule .....


Et voici ce qu'en dit Jacqueline:

Si vous n'avez pas encore choisi votre palette, vous aimerez peut-être apprécier le rendu d'une approche toute en noir. Cette version est brodée par Cathy, de France, sur un magnifique lin teint. Au début des années 1800, il y eut une grande vogue des marquoirs en noir. Les marquoirs de Vierlanden (région de quatre villages autour de Hambourg, NDLT) sont noirs, et comme les marquoirs d'Ackworth , ils sont remplis de magnifiques motifs et de médaillons qui sont apparus un beau jour sans que l'on sache d'où ils venaient.

Il y a aussi les mythiques marquoirs noirs de Groningen, brodés par les femmes des riches fermiers du nord des Pays-Bas.

Certains pensent que pendant cette période de guerres en Europe, on ne trouvait plus que des fils noirs. D'autres disent que ces marquoirs étant souvent accrochés au-dessus des portes d'entrée, le contraste entre le blanc et le noir était ce qui les rendait plus visible. Martin Ex, à Amsterdam, dont la boutique est un véritable paradis plein d'antiques marquoirs suggère ..."qu'elles aimaient le noir, tout simplement".

Quelle qu'en soit la raison, Mary peut revendiquer une magnifique descendance, dans les motifs comme dans le choix des couleurs!

Jacqueline Holdsworth.


En toute modestie, j'ai illustré cet article avec (à droite) ma version du Vierlanden réalisé par CTN MGS en 1826 (la tradition voulait que les jeunes filles ne signent qu'avec les consonnes principales de leurs noms), exposé au musée de Celle, en Allemagne, et (à gauche) une photo du marquoir de IPB - 1826, exposé au musée de Groningen aux Pays-Bas.


mercredi 17 juin 2009

Troisième partie


AprilBlue qui ne fait pas que dire des bêtises, m'a fait remarquer que le motif supérieur, dans la troisième partie, était décalé d'une ligne.
Je vous communique la réflexion de Jacqueline sur le sujet

Il y a bel et bien un saut de ligne. C'est une question intéressante à poser aux brodeuses.
Si vous étiez en train de créer vous-mêmes ce marquoir, sans aucun patron - bref si vous étiez l'une de ces petites filles d'Ackworth - par où commenceriez-vous?
Par les angles, pour ensuite remplir jusqu'au milieu?
Commenceriez-vous par votre nom, et ensuite en direction des bordures?
Commenceriez-vous par deux côtés de la bordure pour remplir le milieu, puis terminer les bordures restantes?
C'est un vrai puzzle!

Jacqueline Holdsworth

Avez-vous remarqué que Jacqueline est sans cesse à poser des questions?? Intéressant, non?
Et maintenant on médite.....

Un grand MERCI

.... à Vikki Clayton, qui non contente d'être la talentueuse créatrice de soies teintes que vous connaissez certainement, a accepté de sponsoriser notre SAL en nous offrant tout un lot de ses soies. Je suis encore émue de sa générosité, et de sa modestie, puisqu'à mes remerciements enthousiastes, elle répond que ce n'est qu'une bien petite chose pour une si grande cause!


Je gage que vous allez maintenant vous battre dans l'espoir de remporter ces magnifiques petites bobines!

Je me tiens à votre disposition si vous souhaitez lui transmettre vos remerciements, ou vous pouvez la joindre directement à cette adresse : vikki@hand-dyedfibers.com


Moi aussi!!!

.... Je n'ai pas tout à fait terminé la première partie! :o)